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12 juin 2025
Marcel
by Marcel

Une fissure en escalier sur un mur porteur, une porte qui ferme mal, un sol légèrement incliné… Ces signes, souvent banalisés, peuvent pourtant révéler un désordre bien plus sérieux : le tassement différentiel. Cette pathologie structurelle, fréquente en France, affecte particulièrement les constructions implantées sur des terrains hétérogènes ou mal préparés. Si elle n’est pas détectée à temps, elle peut compromettre la stabilité du bâtiment et générer des coûts de réparation très élevés.

Pourtant, une étude géotechnique approfondie, réalisée en amont, permet non seulement de diagnostiquer l’origine du problème, mais aussi d’identifier les solutions techniques adaptées pour y remédier.

Découvrez ici ce qu’est un tassement différentiel, comment l’identifier, quelles sont les méthodes de correction existantes, et surtout comment l’éviter grâce à une étude de sol.

Qu’est-ce qu’un tassement différentiel ?

affaissement différentiel

Le tassement différentiel désigne l’affaissement inégal du sol sous les fondations d’un bâtiment. Contrairement à un tassement uniforme, qui peut être tolérable si prévu, le tassement différentiel provoque une déformation de la structure. Cette inégalité de comportement du sol entraîne des efforts internes dans l’ossature, dépassant parfois la résistance des matériaux.

Plusieurs mécanismes peuvent être en cause :

  • Répartition inégale des charges sur le terrain ;
  • Nature hétérogène du sol, avec des couches de portances différentes ;
  • Présence d’eau ou de cavités ;
  • Variations de l’humidité dans les sols argileux (phénomène de retrait-gonflement).

Ce phénomène est particulièrement redouté en zone argileuse (notamment en Île-de-France ou dans le Sud-Ouest), où les sols se contractent et gonflent au gré des saisons.

Les conséquences sont multiples : fissures, affaissements localisés, désalignement de la structure, voire instabilité généralisée. Il faut préciser que la gravité des désordres dépend de l’ampleur du tassement et de la capacité du bâtiment à y résister.

Quels sont les signes visibles d’un tassement différentiel ?

Il existe plusieurs signes révélateurs d’un tassement différentiel, que tout propriétaire ou professionnel du bâtiment doit savoir identifier. Voici les principaux :

  • Fissures en escalier sur les murs porteurs : elles suivent généralement les joints de maçonnerie ou les diagonales et sont plus larges à une extrémité. Leur présence sur des murs porteurs, en façade ou à l’intérieur, est souvent alarmante.
  • Portes et fenêtres qui coincent : les désalignements de la structure entraînent des déformations qui empêchent l’ouverture ou la fermeture correcte des menuiseries.
  • Pentes anormales des planchers : une inclinaison du sol, même légère, peut être un signe de tassement localisé.
  • Affaissements visibles d’un coin de bâtiment ou d’une dalle : une terrasse qui se fissure ou une allée qui s’enfonce peuvent trahir une faiblesse du sol en profondeur.

Ces symptômes apparaissent souvent dans les premières années suivant la construction, mais peuvent aussi surgir après des travaux voisins ou un événement climatique (sécheresse, inondation).

L’importance des investigations géotechniques

affaissement différentiel

Lorsqu’un tassement différentiel est suspecté, la première étape essentielle est la réalisation d’une étude de sol G2, en particulier la phase G2 AVP (avant-projet) ou G2 PRO (projet). Ces études ont pour but d’établir un modèle géotechnique précis du site et d’identifier les causes du désordre en s’appuyant sur une série de sondages géotechniques.

Ces sondages consistent en des forages ou carottages permettant de prélever et d’analyser les différentes couches de sol. Ils permettent d’identifier les zones hétérogènes, les couches de remblai, la présence éventuelle de vide ou de zones compressibles.

À cela s’ajoutent plusieurs essais géotechniques in situ :

  • Essai pressiométrique : mesure la déformation du sol à différentes profondeurs en exerçant une pression dans un forage.
  • Essai pénétrométrique : permet d’estimer la résistance du sol en enfonçant un cône normalisé.
  • Essai de perméabilité : utile pour évaluer la circulation de l’eau dans le sol et anticiper les risques d’humidité.

Ces données sont indispensables pour modéliser le comportement du sol et orienter les solutions correctives à mettre en œuvre.

Quelles sont les techniques de correction d’un tassement différentiel ?

Une fois le diagnostic géotechnique établi, il convient de choisir la technique la plus adaptée pour corriger le tassement différentiel. Le choix dépend de nombreux facteurs : nature du sol, type de fondation existante, accessibilité du chantier, importance des désordres, etc.

1. Reprise en sous-œuvre

C’est la méthode la plus couramment utilisée pour stabiliser une structure affaissée. Elle consiste à créer de nouveaux appuis sous les fondations existantes.

Elle peut être réalisée via plusieurs techniques :

  • Micropieux : forage de pieux de petit diamètre à grande profondeur, souvent utilisés en zone urbaine.
  • Massifs en béton armé : création de nouvelles fondations parallèles aux anciennes.
  • Longrines : éléments en béton armé reliant les micropieux entre eux pour stabiliser l’ensemble.

Cette technique est idéale lorsque les fondations existantes sont inadaptées ou si l’on identifie une discontinuité dans la portance du sol sous le bâtiment.

2. Injection de résine expansive

Cette méthode consiste à injecter une résine expansive sous pression dans les zones affaissées. En gonflant, la résine comble les vides et rehausse le sol et la fondation, tout en améliorant la portance.

Entre autres comme avantages, on retient :

  • Technique rapide et peu invasive, adaptée aux zones urbaines ;
  • Peut être réalisée sans excavation lourde ;
  • Action ciblée et précise.

Cependant, cette méthode présente des limites : elle est peu adaptée aux affaissements importants ou aux sols très compressibles. Elle reste idéale pour stabiliser une situation à ses débuts.

3. Drainage et amélioration du sol

Lorsque l’humidité ou la nappe phréatique est à l’origine du tassement, il est indispensable d’agir sur les conditions hydrogéologiques.

Les solutions incluent :

  • Drainage périphérique pour limiter l’humidité autour des fondations.
  • Compactage dynamique ou colonnes ballastées pour améliorer la compacité et la portance du sol.
  • Traitement à la chaux des sols argileux humides pour stabiliser leur comportement mécanique.

Ces méthodes permettent de réduire le risque de retrait-gonflement, très courant sur les sols argileux, et d’améliorer la durabilité des ouvrages.

Comment prévenir le tassement différentiel en amont d’un projet ?

Prévenir un tassement différentiel est tout à fait possible à condition de respecter les étapes essentielles dès la phase de conception. Le premier réflexe à adopter est la réalisation d’une étude de sol G2, qui permet d’identifier la nature du terrain avant toute construction.

En fonction des résultats, le bureau d’études pourra recommander :

  • Des fondations adaptées : semelles filantes, radier général, micropieux…
  • Une adaptation à la nature du terrain : retrait-gonflement des argiles, hétérogénéité du sol, anciennes zones remblayées…

En zone argileuse ou dans les secteurs où l’historique du sol est incertain, l’absence de sondages géotechniques est une erreur fréquente, souvent à l’origine de désordres précoces. L’intégration du dimensionnement géotechnique dans le calcul des structures est donc une étape incontournable.

La prévention passe aussi par une gestion correcte des eaux pluviales, la stabilité des remblais, et une prise en compte rigoureuse des données du terrain. Cela permet d’éviter des travaux correctifs coûteux plusieurs années après la livraison du bâtiment.

Conclusion

Le tassement différentiel est une pathologie sérieuse qui peut menacer la stabilité d’un bâtiment. Il nécessite une analyse géotechnique rigoureuse, une intervention technique ciblée, et surtout une prévention dès la phase de conception.

Grâce à une étude de sol G2, des essais géotechniques adaptés, et une expertise professionnelle, il est possible de corriger efficacement les désordres existants et d’anticiper ceux à venir.

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