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16 juin 2025
Marcel
by Marcel

Si l’on s’inquiète régulièrement de la qualité de l’air ou de celle de l’eau, les sols restent souvent les grands oubliés du débat environnemental. Pourtant, ils jouent un rôle fondamental dans l’équilibre des écosystèmes, la sécurité alimentaire et la résilience climatique. C’est pour combler ce vide d’information que la start-up française Genesis a publié, pour la première fois, un baromètre de la santé des sols en France.

L’initiative révèle une situation préoccupante : une part importante des terres agricoles est en déclin écologique, et des disparités inquiétantes sont observées selon les types de cultures. Face à ce constat, une remise en question des pratiques agricoles s’impose. Cet article revient sur les résultats du baromètre, les causes identifiées et les pistes d’action concrètes pour inverser la tendance.

Un baromètre inédit pour évaluer la santé des sols en France

Fondée il y a cinq ans, Genesis est une jeune entreprise française spécialisée dans l’analyse environnementale. À travers ce premier baromètre national, son objectif est clair : mesurer scientifiquement l’état de santé des sols agricoles, forestiers et viticoles.

Pour cela, plus de 12 000 analyses ont été réalisées sur les 30 premiers centimètres de sol, zone essentielle à la fertilité et à la vie biologique. Plusieurs indicateurs-clés ont été évalués :

  • le carbone organique ;
  • la biodiversité microbienne ;
  • la présence de contaminants métalliques ;
  • la capacité de rétention d’eau et le stockage du carbone.

Ces données ont ensuite été croisées avec celles du Réseau de Mesure de la Qualité des Sols (RMQS), un programme scientifique piloté par le Groupement d’intérêt scientifique Sol (GIS Sol), en lien avec l’INRAE.

Grâce à cette approche combinée, Genesis a pu établir un score de santé pour chaque échantillon, permettant de mieux comprendre le potentiel écologique des sols à l’échelle nationale.

Des résultats préoccupants pour les terres cultivées

qualité des sols en France

Les résultats de ce baromètre dressent un tableau peu rassurant. Seuls 48 % des sols français sont considérés comme étant en bon état ou résilients face aux pressions humaines et climatiques. En ce qui concerne les terres arables, la situation est encore plus préoccupante : à peine 27 % d’entre elles sont jugées en bonne santé.

Le baromètre distingue quatre niveaux :

  • Bon à optimal (score entre 6 et 10) : 48 % des sols,
  • État moyen (score entre 4 et 6) : 35 %,
  • Dégradé (score entre 2 et 4) : 15 %,
  • Critique (score entre 0 et 2) : 2 %.

Les vignobles français figurent parmi les zones les plus dégradées : seulement 10 % des sols viticoles sont en bon état, tandis que 16 % sont en situation critique, c’est-à-dire incapables de remplir leurs fonctions écologiques essentielles. Ce déséquilibre entraîne une perte de fertilité, une vulnérabilité accrue aux aléas climatiques et une diminution durable des rendements agricoles.

Des pratiques agricoles à revoir d’urgence

Les causes de cette dégradation sont bien identifiées. Parmi les principales pratiques pointées du doigt :

  • le labour profond ;
  • l’usage massif de produits phytosanitaires ;
  • la monoculture intensive et l’absence de couverts végétaux en intersaison.

Ces méthodes, historiquement associées à la productivité à court terme, provoquent sur le long terme une perte de carbone organique, une érosion accrue, une acidification et, parfois, une salinisation des sols.

Le plus inquiétant, c’est l’effet cumulé de ces pratiques sur des décennies, qui conduit à l’épuisement progressif des fonctions vitales des sols : filtration, stockage de l’eau, support de la biodiversité. Pourtant, comme le rappelle Quentin Sannié, cofondateur de Genesis : « Il n’y a pas de sol mort. » Il est donc possible de rétablir l’équilibre, à condition de modifier en profondeur les modes de production.

Vers une agriculture régénérative : des leviers pour agir

qualité des sols en France

Loin d’un constat fataliste, le baromètre met également en lumière des solutions concrètes déjà mises en œuvre avec succès sur certaines exploitations. Des pratiques comme la rotation des cultures, le maintien de couverts végétaux permanents, ou l’introduction d’une fertilisation organique raisonnée permettent d’améliorer significativement la qualité des sols en seulement quelques années.

À titre d’exemple, Genesis évoque le cas d’une exploitation en Haute-Garonne ayant abandonné la monoculture du maïs pour passer à une culture bio d’amandiers. Trois ans après, les résultats sont visibles : augmentation du carbone organique, meilleure rétention d’eau, retour de la vie microbienne.

Ces réussites montrent qu’une agriculture régénérative est non seulement possible, mais aussi compatible avec les contraintes économiques des agriculteurs. Encore faut-il mesurer régulièrement pour piloter efficacement cette transition. Le développement d’outils de suivi comme ce baromètre pourrait donc jouer un rôle clé dans la transformation durable de notre modèle agricole.

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