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21 octobre 2025
Marcel
by Marcel
Prévenir les tassements différentiels en géotechnique

Les fissures qui apparaissent sur les murs d’un bâtiment quelques années après sa construction sont souvent le signe d’un problème bien connu : le tassement différentiel. Ce phénomène, qui correspond à un affaissement inégal du sol sous une structure, peut compromettre la stabilité d’une maison, d’un immeuble ou d’un ouvrage d’infrastructure.

Pourtant, ce phénomène n’est pas une fatalité. En réalité, ces désordres surviennent principalement lorsque les caractéristiques du sol n’ont pas été correctement prises en compte ou que le terrassement a été réalisé sans respect des règles de l’art.

La prévention repose sur une combinaison rigoureuse : études géotechniques approfondies, fondations adaptées, terrassement maîtrisé, gestion de l’eau et enfin suivi post-travaux.

Identifier le risque par des études géotechniques approfondies

La première étape pour prévenir les tassements différentiels consiste à réaliser une étude géotechnique complète. Une mission G2 AVP ou G2 PRO permet d’identifier les zones hétérogènes, les poches compressibles ou encore les sols sensibles à l’eau.

Les essais en place tels que l’essai pressiométrique ou le pénétromètre donnent des informations précises sur la portance et la déformabilité du sol. En laboratoire, des essais œdométriques permettent de mesurer la compressibilité des couches. Ces données sont indispensables pour anticiper les mouvements du terrain sous l’effet des charges.

L’un des enjeux majeurs est de caractériser la variabilité horizontale et verticale du sol. En effet, une partie d’une construction reposant sur un sol ferme et une autre sur un sol meuble constitue un cas typique de tassement différentiel.

Adapter la conception des fondations aux caractéristiques du sol

Une fois les caractéristiques du sol établies, la conception des fondations doit être adaptée. C’est un levier essentiel pour limiter les désordres liés aux tassements différentiels.

Dans le cas de sols homogènes et suffisamment résistants, des fondations superficielles comme des semelles isolées ou filantes sont envisageables. En revanche, si le sol présente une variabilité marquée, le radier compensé devient une solution pertinente puisqu’il répartit uniformément les charges et réduit les différences de tassement.

Lorsque le sol de surface est trop compressible, les fondations profondes (pieux, micropieux) permettent de reporter les charges vers des couches plus stables. Sur des sols gonflants ou instables, d’autres solutions existent, telles que les semelles élargies ou encore les colonnes ballastées.

Maîtriser les terrassements et les remblais pour éviter les déséquilibres

Le terrassement constitue une étape décisive. Un sol mal préparé, mal compacté ou mal nivelé favorise les hétérogénéités et donc les tassements différentiels.

Les bonnes pratiques commencent par un décapage homogène des terres végétales, suivi d’un réglage soigné des fonds de fouille. Avant toute mise en place de fondations, la portance du sol doit être vérifiée par des essais de plaque ou un contrôle au pénétromètre léger.

Les remblais exigent une attention particulière. Ils doivent être constitués de matériaux adaptés, mis en place par couches successives, puis compactés de manière rigoureuse. Les essais de densité en laboratoire et les contrôles sur site garantissent la qualité du compactage.

La coordination entre géotechnicien et entreprise de terrassement est ici indispensable. Le premier valide la conformité et le second applique les préconisations.

Dans certains cas, le traitement de sol s’impose. La stabilisation à la chaux ou au ciment, ou encore le compactage dynamique, permettent de renforcer la portance et la régularité du terrain.

Anticiper et gérer les effets de l’eau sur le comportement du sol

L’eau joue un rôle déterminant dans l’apparition des tassements différentiels. Les variations d’humidité, les infiltrations ou les fluctuations de la nappe entraînent des modifications de volume et de portance du sol.

Pour s’en prémunir, des mesures simples, mais incontournables doivent être mises en place. Un drainage périphérique limite la stagnation de l’eau au pied des fondations. Les réseaux d’eaux pluviales doivent être dimensionnés pour éviter toute infiltration dans les remblais.

Dans le cas des sols argileux, sensibles au retrait-gonflement, il est crucial de limiter les variations hydriques. Cela implique également d’éloigner les arbres à fort enracinement, comme les chênes ou les peupliers, qui assèchent localement le sol et créent des déséquilibres.

Assurer un suivi et un contrôle post-terrassement

La prévention ne s’arrête pas à la livraison du chantier. Un suivi post-construction est indispensable pour détecter un tassement anormal dès son apparition.

Des contrôles topographiques réguliers, réalisés par nivellement de précision, permettent de surveiller l’évolution des assises. Dans certains cas, des capteurs de tassement installés dans la structure assurent un suivi continu.

En cas de début de désordre, des actions correctives peuvent être entreprises rapidement. Les injections de résine expansive ou les reprises en sous-œuvre constituent des solutions efficaces pour stabiliser le terrain.

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